Faut-il ou non céder à la mode de la réservation ? — Cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay

Faut-il ou non céder à la mode de la réservation ?

Témoignage d'un pèlerin - hospitalier

Tout ce qu'il faut savoir et accepter pour laisser ses inquiétudes à la maison et partir en pèlerinage dans un véritable esprit de liberté.

 

 

                                                                                      Témoignage d'un pèlerin - hospitalier

                                                                                     

                                                                                       La Lumière au bout du chemin...

A Xavier et à tous ceux qui se posent la question de 'réserver' ou non leur hébergement. D'abord, que ce soit en juin, en 2009, en 1050 ou en 3000, vouloir réserver c'est potentiellement être dans la disposition d'esprit d'être prêt à prendre la place de l'autre, qui arrivera peut-être lui plus tard, plus fatigué, plus nécessiteux. C'est donc CONTRAIRE à l'esprit du pèlerinage. Si tu es cet autre, sache que dans bon nombre d'accueils, chrétiens en général mais sans exclusivité, le dernier aura toujours une place 'réservée' à ce titre ! Ensuite, d'un point de vue très pratique, l'offre en 'lits' a largement suivi la demande avec le 'succès' croissant du Chemin: elle l'a même souvent défigurée, générant un afflux de propositions commerciales qui n'ont pas grand chose à voir avec le Chemin: oublie-les; tu n'auras cependant guère de problèmes à trouver de quoi te poser le soir. En juin, tu risques au pire de devoir 2 ou 3 fois poursuivre de quelques kilomètres. Il se peut même que tu n'aies pas à le regretter et que tu y découvres avec le temps un signe de la Providence, qui, si tu te livres à elle, à l'esprit de confiance et d'abandon, te réservera bien mieux que le 'feeling'.

En clair, ne planifie pas tes étapes, ne réserve RIEN:

ne réserve RIEN


- tu seras effectivement disponible aux caprices de la météo (combien de pèlerins ont gâché leur pèlerinage car ils n'ont pas su adapter leur rythme à celui du ciel: toi tu pourras bénir et la pluie et le soleil, et le froid et la chaleur,en t'adaptant à ce qu'ils t'offrent).


- tu seras disponible effectivement aux beautés de la Création: jamais le temps ne t'empêchera de t'offrir une pause de contemplation là où l'appel s'en fera sentir, et cela te donne la liberté des enfants de Dieu; on ne manquera pas non plus de te proposer tel ou tel détour pour découvrir un site exceptionnel hors-'chemin': c'est ton Chemin qui se trace, accepte, vas-y, quitte le groupe, les surprises peuvent être étonnantes (elles m'ont amené une fois à dormir dans une grotte par -14°), mais l'appel est rarement anodin, et quelle joie durable d'avoir pu accepter et tracer Son Chemin !


- tu seras encore disponible aux besoins de ton corps, à 'la forme' comme tu
dis: l'harmonie de rythme entre ton pas, ton corps et ton âme est une chose à découvrir et à construire pas à pas sur le Chemin: ton corps te fera sentir si tu le pousses trop, écoute-le, il t'enseigne l'humilité; il te tirera en avant d'autres fois, et spécialement à la fin où tu ne pourras plus
l'arrêter: écoute-le, il a fait de toi un pèlerin !


- tu seras comme tu le dis disponible aux rencontres: comment accepter une invitation spontanée du cœur (et il y en a sur le Chemin et hors-chemin) si tu as tout planifié, si tu dois être là à telle heure ? Non, là où tu dois être c'est là où l'on t'invite, que ce soit à grignoter une pomme, à faire un brin de causette, à passer la nuit, ou à prendre un repas: l'important est que ce soit gratuit. Mais toi tu dois répondre à cet appel en retour, car le pèlerin est aussi témoin.


- dans le même esprit, en étant libre de tes horaires et étapes, tu seras disponible à la culture qui t'accueille: en Espagne particulièrement, le pèlerin qui reste figé sur ses habitudes, sur son obstination à partir à 'la fraîche' pour arriver et se coucher au moment où peuple vit, vit un complet décalage avec le pays qui l'accueille: il ne sortira jamais de son monde et a tout perdu d'avance. En restant disponible aux horaires d'ouvertures des monuments jacquaires à découvrir, aux horaires d'ouverture des églises et des célébrations, au rythme de vie des gens, tu pourras enfin ne pas dire d'un point de vue purement égocentrique: tout est fermé, les églises, les gens... car TOI tu te seras ouvert ! Ta liberté ne sera pas le plaisir de faire n'importe quoi à ta guise: elle sera disponibilité à ce que tu appelles encore le 'feeling' mais qu'un jour tu reconnaitras peut-être comme 'Providence'. A Dieu vat, tout est désormais prêt, rien d'autre à prévoir, tu peux y aller !

Hugues